Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
L’annonce intervient sur fond de tensions croissantes entre ces pays rivaux du Maghreb. L’Algérie a décidé de « rétablir immédiatement » un régime de visas pour « tous les étrangers détenteurs d’un passeport marocain », a annoncé jeudi 26 septembre le ministère des affaires étrangères algérien, cité par l’agence officielle APS, accusant son voisin de déployer des « agents de renseignements sionistes ».
Alger accuse le Maroc de profiter du régime d’exemption des visas pour déployer des « agents de renseignements sionistes (…) pour accéder librement au territoire national » et mener « diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie et à sa sécurité nationale ».
Alger précise que « ces actes constituent une menace directe sur la sûreté nationale » du pays et affirme que « le royaume du Maroc est tenu pour seul responsable de l’actuel processus de dégradation des relations bilatérales par ses agissements hostiles à l’Algérie ».
Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021, dénonçant une série d’« actes hostiles » de son voisin, concernant en particulier le territoire contesté du Sahara occidental, la normalisation avec Israël ainsi que le soutien aux indépendantistes du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), qu’Alger a classé comme organisation terroriste.
Le Maroc avait jugé cette décision « complètement injustifiée », rejetant les accusations du pays voisin. Enhardi par la reconnaissance par l’administration américaine de sa souveraineté sur le Sahara occidental, en contrepartie d’un rapprochement avec Israël, le Maroc déploie depuis une diplomatie offensive pour rallier d’autres pays à ses positions.
La décision d’Alger sur les visas intervient après l’annonce le 1er septembre par le parquet de Tlemcen (Ouest) de l’arrestation de plusieurs personnes, dont quatre Marocains, accusées de faire partie d’« un réseau d’espionnage » ayant pour but de « porter atteinte à des institutions sécuritaires et administratives algériennes ».
Les frontières entre les deux pays sont fermées depuis 1994. Alger a souligné jeudi que « les liens humains et familiaux qui unissent les deux peuples » avaient jusqu’à présent évité « de remettre en question la liberté et la fluidité de la circulation des personnes ».
Le Sahara occidental, situé sur la côte Atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Avec son riche sous-sol minier et ses côtes poissonneuses, il s’agit du seul territoire du continent africain dont le statut postcolonial reste en suspens.
Rabat, qui contrôle près de 80 % du Sahara occidental, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination, prévu par l’ONU lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
Après près de trente ans de cessez-le-feu, les hostilités entre le Polisario et le Maroc ont repris à la mi-novembre 2020 à la suite du déploiement de troupes marocaines dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara occidental pour en déloger des indépendantistes. Ceux-ci bloquaient la seule route commerciale vers l’Afrique de l’Ouest, arguant qu’il s’agit d’un axe routier illégal car inexistant lors du cessez-le-feu de 1991.
Le Monde avec AFP
Contribuer